Louise Dumas à Soissons dans l'exposition Les nouvelles aventures du pastel - carte blanche à Pierre Mabille

Du 4 juillet au 12 octobre 2025, le musée de l’Arsenal à Soissons présente "Les Nouvelles Aventures du Pastel", une exposition ambitieuse conçue par Pierre Mabille. À travers un parcours en six sections, l’exposition met en lumière la diversité expressive du pastel : du dessin en noir et blanc à la géométrie colorée, de l’abstraction sensible à l’écriture poétique de l’image. Aux côtés de figures majeures comme Joan Mitchell, William Kentridge ou Ettore Spalletti, Louise Dumas propose trois œuvres délicates, jouant sur les reflets, les cadrages photographiques et l’équilibre des formes. Dialoguant avec les flous oniriques d’Andréanne Godin, ses compositions explorent le lien entre perception, structure et silence.

7/7/20254 min read

Du 4 juillet au 12 octobre 2025, le musée de l’Arsenal à Soissons accueille une exposition ambitieuse et audacieuse : Les nouvelles aventures du pastel. Conçue comme une véritable immersion sensorielle, cette exposition propose de redécouvrir une technique souvent marginalisée, en explorant toute la richesse expressive du pastel dans l’art contemporain.

Une carte blanche donnée à Pierre Mabille

À l’origine de cette exposition, on retrouve Pierre Mabille, artiste, écrivain et curateur, invité suite à la publication de son livre Pastel, un reportage, fruit d’une résidence de recherche et de création au Frac Picardie en 2023. Ce livre, à la fois érudit et accessible, interroge la place du pastel dans la création contemporaine, avec un regard libre, curieux et documenté.

L’exposition prolonge cette démarche en rassemblant des artistes majeurs de la scène internationale – William Kentridge, Joan Mitchell, Ettore Spalletti, Aurélie Nemours – aux côtés de figures émergentes prometteuses telles que Louise Dumas, Hippolyte Hentgen, Andréanne Godin, Stéphanie Mansy, dans un dialogue esthétique d’une rare densité.

Louise Dumas & Andréanne Godin : deux sensibilités en résonance

Parmi les œuvres présentées, trois pastels de Louise Dumas font écho aux pièces de l’artiste québécoise Andréanne Godin. Installées sur un même mur, leurs créations tissent un lien subtil entre photographie, mémoire et perception.

Louise propose des jeux de reflets, comme dans Le Point Laverie ou Pompes funèbres Dulac, qui répondent aux flous poétiques d’Andréanne. On y perçoit une même volonté : suspendre le regard, inviter le spectateur à partir en quête de sens, à travers l’image autant qu’à travers la matière. Une poésie visuelle qui touche à l’intime.

Une matière vivante et libérée

Dans cette exposition, le pastel se réinvente : tantôt délicat ou explosif, figuratif ou abstrait, monumental ou intime. Il ne se laisse jamais enfermer dans une seule définition.

L’œuvre in situ de David Tremlett, réalisée en dialogue avec le duo Hippolyte Hentgen (en résidence à Soissons avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France), occupe une place centrale dans le parcours. À ses côtés, une sélection d’œuvres issues du livre-reportage de Mabille donne à voir la diversité des approches, entre rigueur graphique et liberté colorée.

Les prêts exceptionnels du Frac Picardie enrichissent le parcours : Jean-Michel Alberola, William Kentridge, Joan Mitchell… autant de figures majeures dont les œuvres démontrent la puissance du pastel comme vecteur d’émotion et d’engagement formel.

Couleurs croisées et formes dansantes

Un autre moment fort de l’exposition : les croix colorées de Michèle Antoine, d’une vibration singulière. Par des jeux subtils de superpositions et un geste sensible, ses œuvres s’animent en série d’une belle énergie.

De son côté, Pierre Mabille propose lui-même des formes d’amande allongées, dansant dans des champs colorés, souvent en duo, parfois seules – dans un jeu de proximité, d’isolement ou de tendresse. Une façon personnelle d’évoquer le mouvement de la couleur et la force du vide.

Un parcours immersif au cœur de l’Arsenal

L’exposition se déploie en six sections dans les vastes espaces du musée de l’Arsenal, en contrepoint de l’église abbatiale en ruine de Saint-Jean-des-Vignes, lieu emblématique de Soissons.

On y passe d’une série d’œuvres en noir et blanc, questionnant la notion même de dessin et de lumière, à des compositions géométriques vibrantes de couleur, jusqu’à l’expressivité incandescente de Joan Mitchell ou au minimalisme sensible de David Tremlett.

À noter :

Exposition du 4 juillet au 12 octobre 2025

Musée de l’Arsenal – Saint-Jean-des-Vignes, Soissons

En partenariat avec le Frac Picardie